C'était au moyen - âge, en Bretagne, une ville fortifiée comme, alors, il y en avait partout dans le monde. Et cette photographie nous montre les vestiges de la porte unique par laquelle on pouvait y pénétrer.

La journée, on passait par la grande porte, dont le pont-levis était abaissé dès l'aurore, et  relevée à la tombée de la nuit. Et pour ceux qui se présentaient de  nuit, une petite porte était prévue à côté de l'autre. Son pont-levis bien plus léger pouvait être abaissé par les hommes du corps de garde, accordant ainsi l'entrée aux attardés.

C'est cette petite porte que l'on appelait, depuis l'antiquité, la porte étroite ou encore, à cause de sa forme, le chas, autrement dit le trou d'aiguille.

    Lorsqu'une caravane, en retard, arrivait à la ville après la fermeture de la porte principale, on ouvrait le trou d'aiguille, la porte étroite, et, par là, les hommes pouvaient entrer sans peine. Mais les bêtes de somme, mulets ou chameaux selon le cas, ne pouvaient pénétrer avec leurs lourdes charges. Il fallait les débâter, puis entrer leurs charges à bras d'homme. Alors ils pouvaient, dépouillés, se glisser à travers le trous d'aiguille afin d'entrer eux aussi dans la ville.

    C'est à cette saisissante image que Jésus fait allusion lorsqu'il vient de s'entretenir avec un jeune homme riche. Celui-ci est reparti tout triste! Alors Jésus dit à ses disciples: "Qu'il sera difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer d'entrer dans le Royaume de Dieu". Car tous les riches sont très attachés à leurs biens, et pour rien au monde ils ne voudraient s'en défaire. Aussi, dit Jésus:"Il est plus facile à un chameau de passer par  le trou d'aiguille qu'a un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu" (Marc 10:24-25).       

     En effet, pour un chameau, il lui suffit d'attendre que son maître ait ôté son précieux fardeau. Dès lors, allégé, il pourra frotter ses flancs aux montants de la porte étroite, pour pénétrer dans la ville. Mais, pour le riche, se dépouiller lui-même de ses biens, abandonner tous ses trésors et son luxe, et perdre ses avantages pour changer de vie afin de suivre Jésus, c'est beaucoup trop lui demander!

    "Vend tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres", a proposé Jésus (Luc 18:22). C'est la première démarche à accomplir^pour entrer dans son Royaume, pour accéder à la vie éternelle. D'abord se débarrasser de toutes ses attaches matérielles, de tous ses intérêts, de tous ses liens avec "Mammon", la plus grande Idole de ce monde, l'Argent, recherché par tous et adoré partout (Mat 6:24-34; Luc. 16: 9-13; Mat 13: 22).

    "Puis, viens, et suis moi!" dit encore Jésus. C'est la seconde démarche à accomplir, et la plus importante pour obtenir la Vie éternelle. Comme le chameau débâté peut librement se glisser a travers le trou d'aiguille, celui qui est dégagé de son fardeau temporel peut pénétrer dans la ville Sainte, la communauté des vrais disciples du Christ, en suivant son Maître, Jésus. Mais, comme le chameau peut aussi partir en courant dans la nuit, chacun peut, de même, obéir à toutes sortes d'impulsions, de conseils ou de directives, et ne jamais suivre le Christ. Il y a une foule de clochard qui, bien que dépouillés, n'entreront jamais dans le Royaume de Dieu. Mais il y a une foule, bien plus grande encore, de conducteurs religieux des multiples confessions chrétiennes qui n'obtiendront jamais, eux non plus, la vie éternelle, promise aux fidèles. Parce que "Suivre Jésus" avec fidélité, c'est faire "La volonté de son Père", telle qu'il nous l'a fait connaître, et non celle des hommes, quels qu'ils soient, et quel que soit l'attrait des séduisantes doctrines qu'ils proclament (Mat 7 :13-23; Luc 13:23-30).

    Ne vous y trompez pas! Pour parvenir à la vie éternelle et pour entrer dans le Royaume de Dieu, c'est Jésus qu'il faut suivre (Jean 11:25; 14:25; 14:6; Matthieu 11:28-30; 5:20). Et pour cela, il faut d'abord se libérer totalement, il faut rompre tous ses liens avec ce monde: "Si quelqu'un vient à moi, et sil ne rejette pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple" dit encore Jésus (Luc 14:26). Si vous n'avez pas abandonné toutes vos complicité et tous vos intérêts dans ce monde, si vous n'avez pas brisé toutes vos attaches matérielles et morales avec ce système égoïste et corrompu, vous n'êtes pas libre! Et vous n'êtes pas à même de faire la volonté de Dieu et de suivre son Christ, qui affirme: "Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède, ne peut être mon disciple". (Luc 14:33). C'est là le premier pas!

    Car il vous faudra ensuite, chacun de manière individuelle, adopter une nouvelle conduite, une nouvelle façon de vivre, semblable à l'exemple donné par Jésus. Car c'est cela le suivre! Il est essentiel, il est indispensable de changer totalement son comportement, en rejetant toutes ses vielles habitudes égoïstes et prétentieuses, pour mener une vie nouvelle, semblable à la sienne, faite d'altruisme et de modestie. "Car celui qui voudra conserver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la conservera" a-t-il affirmé (Luc 9:24). Ce qui veut bien dire de mourir à ce monde, comme le symbolise le baptême, pour devenir "une nouvelle créature" (2Corinthiens 5:14-17; Rom 6:1-14). C'est à dire, comme l'exprime aussi l'apôtre Paul en d'autre mots, de "vous renouveler par une transformation spirituelle de votre jugement" (Éphésiens 4:23) de vous forger un nouvel esprit, pour un nouveau comportement, fait de nouvelles structures mentales et de nouvelles valeurs morales (Colossiens 3:1-5; Galates 6:15; Jean 3:3-6).

    Le salut est une grâce, aussi il se mérite. Mais il ne s'achète pas, nulle part, et surtout pas à vil prix (Éphésiens 2:8; Matthieu 10:38; 16:24; 2 Timothée 3:12). Si vous enrichissez des Maîtres à penser par vos offrandes, afin de suivre leurs directives pour gagner le ciel, jamais vous n'entrerez dans le Royaume de Dieu (Romains 6:16; Matthieu 15:14; 23:13). Car jamais tous les palliatifs qu'ils ont inventé pour dominer les croyants n'aideront personne, bien au contraire, à trouver le salut. Brûler des cierges, écouter ou chanter des hymnes, partager du "pain béni" ou vendre des livres de porte en porte ne sont, entre autre que des commandements d'hommes. Mais toutes ces superstitions n'ont rien à voir avec la Volonté du Tout-puissant et la Vie, offerte par Jésus à ses disciples.

    Ainsi ne suffit-il pas d'avoir la foi et de se dire: "Je crois en Dieu et je suis sauvé!" Les démons croient aussi, et ils tremblent! (Jacques 2:19).

    Il ne suffit pas, encore, de démonstration et de manifestations en criant "Seigneur! Seigneur! sauve-nous!" Car, à son arrivée prochaine, Jésus dira: " Je ne vous ai jamais connu!" à tout ces faiseurs de miracles (Matthieu 7:23).

    Il ne suffit pas, non plus, de faire la charité à la sortie du culte, et de faire l'aumône à l'occasion. Même de livrer son corps au martyrs ne peut apporter le salut! (1 Corinthiens 13:13).

                                    Va, dit Jésus:

                                                                DISTRIBUE TOUS TES BIENS  !

                                                        puis:

                                                                            VIENS, ET Suis-moi  !

SI VOUS NE VOUS DEPOUILLEZ PAS TOTALEMENT, POUR MARCHER ENSUITE LIBREMENT DERRIERE  JESUS JAMAIS VOUS N' OBTIENDREZ LA VIE ETERNELLE.